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Maya Bay en Thaïlande

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Maya Bay en Thaïlande 

 

© Photo de Ocean Quest

 

Ao Maya ou Maya Bay a été rendue célèbre par le film La Plage dans lequel joue Leonardo DiCaprio et qui est sorti en 2000. Elle est située au sud de la Thaïlande et fait partie de l’archipel de Koh Phi Phi, dans la province de Krabi. 

Pendant 18 ans, soit depuis l’an 2000 jusqu’à sa fermeture en 2018, Maya Bay a attiré près de 3’000 touristes par jour qui étaient directement déposés sur la plage et qui venaient principalement pour voir Maya Bay de leurs propres yeux et y faire des photos mémorables. Cependant, aux heures de pointe, les visiteurs pouvaient tout juste se tenir debout sur la plage tellement que celle-ci était noire de monde ce qui rendait l’expérience décevante ne permettant pas aux visiteurs de réaliser des photos idylliques de ce lieu paradisiaque qu’est Maya Bay.

Malheureusement, l’augmentation de l’afflux de visiteurs sur toute ces années et même celles d’avant a peu à peu détruit l’écosystème marin dont les coraux en font grandement partie et qui ont un rôle important. Ceci a été dû principalement aux centaines de bateaux qui accostaient tous les jours sur le rivage en raclant tout sur leur passage avec leurs ancres et brassant le sable sur les coraux avec leurs hélices ce qui a engendré la disparition de l’écosystème de Maya Bay. 

 

© Photo de Ocean Quest

 

La fermeture de Maya Bay et le programme de réhabilitation du corail

En juin 2018, voyant l’ampleur de la destruction, le département des parcs nationaux maritimes de Thaïlande a annoncé la fermeture de Maya Bay pour une durée de  4 ans afin de restaurer l’écosystème de Maya Bay. 

C’est l’association d’Ocean Quest créée et dirigée par Anuar Abdullah qui s’est chargée de la mise en place du programme de réhabilitation du corail dont le but  a été de replanter des coraux dans la baie afin que ceux-ci puissent à nouveau grandir et vivre. 

L’idée derrière le programme de propagation des coraux est aussi de créer une diversité de coraux et pas uniquement de sauver des espèces de coraux. La planification du travail de conservation doit suivre les saisons propres à la Mer d’Andaman pour pouvoir bénéficier pleinement des bonnes conditions lors de la mise en oeuvre du travail.

 

© Photo de Ocean Quest

 

La technique de propagation du corail

Un travail minutieux

Le but de la propagation des coraux n’est pas uniquement de sauver des espèces mais aussi de créer une diversité dans leur milieu naturel.

La collecte de spécimens et de géniteurs n’est pas si facile qu’il puisse y paraître. En effet, les coraux ne peuvent pas être manipulés sans que cela leur cause du stress qui peut avoir des effets négatifs sur eux et donc entraver la réussite du programme de réhabilitation du corail. En effet, le déplacement des coraux d’un endroit à un autre soumet à l’organisme des changements de pression et de température qui provoquent du stress pouvant entraîner leur mort, c’est pourquoi des précautions doivent être prises pour éviter tout stress pendant l’extraction, la collecte et la manipulation.

Les fragments de corail brisés constituent la principale source de coraux géniteurs parmi lesquels il y a des différents espèces qui doivent être prélevés pour assurer la conservation et pour le programme de propagation. Ils sont prélevés sur des fragments retrouvés au fond de la mer puis ces extraits sont propagés dans une pépinière protégée pour être replantés, plus tard, lorsque leur développement est terminé. 

La pression peut engendrer la mort du corail

Un premier paramètre entre en jeu qui est celui de la pression qui fait partie du stress qui peut engendrer la mort des boutures de coraux, alors pour éviter qu’ils ne meurent une acclimatation à la pression doit se faire en plus de celle pour la température. L’acclimatation est un processus dont le but est de réduire lentement la pression pendant la remontée des boutures depuis les profondeurs pour les protéger de la décompression, c’est pourquoi il est important qu’il y ait un rythme régulé et des arrêts lors de la remontée. La remontée doit être encore plus lente que celle autorisée et effectue par les plongeurs en temps normal, et lors de la remontée, les plongeurs doivent effectuer des arrêts qui sont essentiels pour des raisons de température qu’il faut égaliser. Cependant, il est important que les coraux soient remis rapidement dans la mer car moins ils sont stressés mieux ils survivent, et ceci malgré que la durée du processus puisse prendre plusieurs heures. 

La température peut tuer le corail 

Un deuxième paramètre entre en jeu qui est celui de la température de l’eau. Il faut  éviter des changements trop soudain qui auront de graves conséquences sur les géniteurs de coraux, c’est pourquoi des mesures doivent être prises pour protéger les géniteurs du stress lié à la température, alors l’eau de mer qui les accompagne doit être mise dans des bassins de transfert. Les coraux peuvent survivre à la manipulation hors de l’eau pendant de long moments uniquement s’ils sont maintenus humides en recevant constamment de l’eau. 

Le processus consiste à découper et à fixer des fragments de coraux sur un substrat pour les cultiver. Il existe différents matériaux mais la méthode la plus efficace et adaptée pour la propagation des coraux est celle de la “colle à récifs”. Cette méthode a été adaptée avec la technique de propagation des coraux d’Ocean Quest qui a ajouté un catalyseur spécial. 

Une fois mis sur un substrat, les coraux vont commencer leur calcification. Il faut être attentif car les substrats qui sont généralement une roche sont consciencieusement choisis par les coraux qui sont très sélectif dans la nature.

Dans les substrats naturels, il y en a deux qui sont compatibles pour la propagation, ce sont la calcite et l’aragonite, deux minéraux venant tout deux du carbonate de calcium. Ces deux minéraux proviennent d’anciens squelettes de coraux ce qui permet aux coraux fixés dessus de bien tolérer leur substrat.

Un liant naturel est utilisé pour empêcher des algues de peuples les lits de pépinière là où se trouvent les substrats sur lesquels y sont fixés les boutures de coraux. Pour se faire, la coralline est une algue calcaire qui est choisie comme lient naturel car elle lie la plupart des substrats dans le récif corallien, et elle est favorable à la calcification du corail. Elle est utilisée pour la propagation des coraux permettant de réduire les infestations d’algues brunes et vertes. Elle lie aussi les lits de la pépinière pour qu’ils puissent résister à l’impact des vagues. 

Le développement d’une pépinière et la transplantation

Une pépinière est importante et nécessaire dans un projet de réhabilitation du corail car elle fournit constamment des géniteurs ce qui permet d’éviter aux volontaires d’aller sur le récif pour extraire des coraux. De plus, les coraux qui sont cultivés sur une pépinière sont garantis être sains et peuvent mieux se développer car des soins et des entretiens leur sont prodigués. Et pour finir, cela permet d’avoir un approvisionnement constant de gènes de coraux forts pour une futur transplantation. Seulement des fragments sont récoltés sur les colonies parentales qui, eux, restent dans la pépinière.

La transplantation

La transplantation a lieu lorsque les géniteurs de coraux de la pépinière ont atteint une taille d’au moins 15 cm ce qui prend de 18 à 24 mois. En effet, à cette taille-là les colonies de corail sont considérées comme matures et prêtes à être transplantées. Ensuite, les géniteurs de coraux sont mis dans les zones endommagées du récif corallien sans utiliser de colle ou de catalyseur mais en utilisant la méthode du bouchon qui consiste à les caler dans les ouvertures et les crevasses des roches ce qui leur permettra de se calcifier sur le nouveau substrat.

Dans une transplantation, la saison et le temps sont les premiers éléments à prendre en compte car le corail a besoin de temps pour reconnaître le substrat sur lequel il est branché avant que ne débute la calcification. C’est pourquoi, il faut choisir la bonne période de l’année et il est toujours préférable de commencer en saison sèche pour que le géniteur puisse se calcifier sur le substrat. 

Suivi et entretien périodique

Un suivi et un entretien périodique sont nécessaires pour les coraux qui ont été transplantés sur des récifs endommagés. Ce suivi  qui doit commencer une semaine après la transplantation permet de s’assurer que les coraux transplantés se sont calcifiés et sont stables. Pour ce suivi, une fréquence d’une fois par mois et tous les trimestres est requis pour les coraux qui sont stables. Lorsque les coraux se sont calcifiés, il convient de réaliser une cartographie de la zone où ceux-ci doivent être replantés. Puis, le suivi n’est requis plus qu’une fois par année. 

Le futur de Maya Bay

Le programme de réhabilitation du corail a permis à tout un écosystème détruit de renaître grâce à la transplantation de milliers de coraux. Ce programme a duré pendant 4 ans, et tous les jours une douzaine de plongeurs professionnels volontaires venaient des centres de plongée de la région de Koh Phi Phi pour aider Ocean Quest à replanter les coraux. Durant la seule année de 2018-2019, 40’000 coraux ont été replantés par l’association et environ 20’000 à 25’000 coraux par le parc national qui a pris la relève.

A leur arrivée, en 2018, Ocean Quest a découvert un récif corallien 100% mort, il n’y avait plus du tout de coraux. Alors que les espèces marines n’étaient plus présentes, une année après la fermeture de la plage, ils ont dénombré 74 requins à pointe noires qui sont les principaux résidents, et, en 2019, ce sont 104 requins à pointe noires qui sont revenus dans la baie. 

Alors que le programme de réhabilitation suivait son cours, les autorités thaïlandaises ont revus les aménagements de Maya Bay en mettant en place un nouveau concept touristique pour permettre aux visiteurs de vivre une expérience extraordinaire sur cette plage et pour que les tours opérateurs locaux puissent reprendre leur activité mais de manière plus connecté par l’environnement de l’île.

Les changements à Maya Bay 

L’ouverture de Maya Bay s’est faite en pleine crise sanitaire ce qui a permis aux personnes se trouvant en Thaïlande de visiter la plage sans grande affluence. Cependant, depuis l’ouverture, une régulation du nombre de visiteurs a été mis en place sachant qu’avant la fermeture près de 3’000 touristes par jour se rendaient sur la plage. Lors de la réouverture, ils ont décidé de baisser drastiquement ce nombre à 300 touristes par jour. 

Avant les visiteurs arrivaient directement sur la plage, maintenant ils arrivent par l’arrière de l’île et doivent emprunter un chemin sur une plate-forme en bois construite expressément les faisant passer au milieu de la végétation de l’île avant de rejoindre la plage.

Sur place, des signalisations ont été mises en place sur des zones de conservation de Maya Bay rendant ces lieux fermés au public pour permettre à l’environnement de se régénérer. De plus, les visiteurs doivent être informés concernant la gestion de leurs propres déchets afin d’éviter qu’une pollution ne soit générée sur place.

Avec cela, les prix des entrées doivent, normalement, augmenter pour compenser l’impact et les facteurs de stress dont l’environnement est exposé. La durée de visite est désormais limitée à 1 heure sur place pour permettre à ce que le site ne soit pas encombré. 

Quoiqu’il en soit, la fermeture de Maya Bay a permis de remettre en état tout l’écosystème marin qui avait été détruit au fil des années et sa réouverture a permis de repenser autrement l’aspect touristique en changeant la durée de visite ou encore le nombre limité de visiteurs. 

 

© Photo de Ocean Quest

 

Un exemple à suivre et à propager 

Il est certain que tout ce qui a été fait à Maya Bay a été fait dans le but de permettre aux touristes de revenir et de pouvoir avoir une expérience mémorable sur une plage beaucoup moins bondée permettant à la faune et à la flore terrestre et marine de vivre en toute quiétude.

A travers le programme de réhabilitation d’Ocean Quest, il est évident qu’un message doit être passé qui est celui de la sauvegarde de l’environnement. 

Grâce à la fermeture de la plage, plusieurs milliers d’espèces animales notamment des requins à pointes noires sont revenus et ont repeuplés les lieux qui leur appartenaient, et cela a permis au corail de se régénérer, un animal essentiel au bon équilibre et à la bonne santé de tout les écosystèmes marins du monde. 

Le travail qui a été réalisé à Maya Bay en Thaïlande doit servir d’exemple pour d’autres endroits dans le monde qui doivent être, à leur tour, réaménagés et protégés. Mais cela doit aussi faire réfléchir les gens quant à la préservation de l’environnement.

 

>> The Origins Earth remercie Ocean Quest Global and Anuar pour nous avoir données les photos et la documentation<<

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