Reconnexion à la Terre

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Réapprendre à vivre avec le vivant

En 2025, nous vivons une époque ou nous n’avons jamais été aussi, à la fois, connectés et éloignés du monde réel. Chaque minute, nous scrollons, commentons, consommons de l’information. Nous avons appris à vivre dans des bulles d’algorithmes, dans des environnements stériles – climatisés, digitalisés, calibrés pour le confort. Les technologies progressent à une vitesse fulgurante avec, cette année, l’arrivée massive de l’intelligence artificielle qui s’invite dans tous les aspects de notre vie. Et jamais, nous nous sommes sentis aussi déconnectés de ce qui constitue le fondement même de notre existence: la Terre.

La Terre, elle, continue de tourner bien que, à sa surface, des forêts brûlent, les océans s’acidificent, les sols s’épuisent, et des espèces disparaissent. Et nous, être humains de l’ère de l’Anthropocène, nous continuons à faire comme si cela ne nous concernait pas, comme si nous pouvions vivre détachés de notre propre substrat: la Terre.

La reconnexion avec la Terre n’est plus une option: c’est une nécessité vitale et essentielle.

 

Une époque fascinée par le spectaculaire

En 2025 jamais l’humanité n’a été aussi ambitieuse avec des projets plus grands et plus fous.. Alors que le tourisme spatial n’était qu’un rêve, il est devenu réalité. Des capsules emportent déjà des milliardaires dans l’espace pour quelques minutes d’apesanteur. Ces projets fascinent, mais ils interrogent également.

En parallèle, sur Terre, des infrastructures futuristes s’intensifient et se multiplient. Les hôtels de luxe envahissent des sites naturels autrefois préservés. Dans les métropoles comme dans les déserts, on érige des temples de verre et d’acier au nom du progrès. Les forêts reculent et avec elles la biodiversité est gravement impactée par le béton qui gagne du terrain. Autoroutes, data centers, bâtiments, résidences de luxe, hôtels et bateaux de croisières de luxe, grattes-ciels toujours plus haut: tout est pensé pour optimiser, connecter et rentabiliser. Mais à quel prix? Et jusqu’où irons-nous?

Derrière ces projets, il y a une technologie toujours plus pointue, gourmande en énergie, omniprésente. Elle ne sert pas seulement à construire ces édifices, elle fait désormais partie intégrante de notre vie quotidienne.

 

La technologie : entre promesse de confort et déconnexion profonde du vivant

La technologie en 2025 est partout. Elle régule nos maisons, trace nos déplacements, anticipe nos besoins, optimise notre alimentation, surveille notre sommeil. Les assistants vocaux nous réveillent, les algorithmes nous conseillent, les montres connectées dictent notre niveau de stress. Nous sommes saturés d’informations et de sollicitations. Nous communiquons davantage par écrans interposés ; les interactions sociales réelles se font rares. L’intelligence artificielle transforme nos pratiques professionnelles, mais aussi notre manière de penser.

En apparence, la technologie est là pour notre confort. En réalité, elle nous déconnecte de l’essentiel, du vivant. Elle disperse plus qu’elle ne rassemble.

Hyperconnectés, nous avons oublié comment nous orienter sans GPS, comment écouter notre corps sans application santé, comment observer les cycles naturels sans notifications météo, observer les animaux et les végétaux. Chaque avancée technologique censée “faciliter” la vie remplace une compétence ancestrale et creuse la fracture avec la Terre. C’est comme si nous étions en pilote automatique, témoignant d’une dématérialisation massive de notre relation au réel.

Cette hyperconnexion au monde artificiel a un coût énergétique que l’on nous présente souvent comme “vert” — une illusion dangereuse.

 

Le coût écologique du numérique : un désastre discret

Les infrastructures numériques reposent sur un désastre écologique trop souvent invisible : extraction minière, travail forcé, pollution électronique, consommation énergétique massive, pollution chimique, déforestation…

Une seule requête sur un moteur de recherche consomme de l’électricité et cela multipliée par des milliards de requêtes, cela ne devient plus quelque chose d’écologique. L’envoi d’un e-mail paraît être écologique comparé à l’envoi d’un courrier papier sauf que cela consomme beaucoup de CO2. Tout comme les data centers, qui hébergent nos photos, vidéos, sauvegardes, émettent à eux seuls des millions de tonnes de CO₂ chaque année.

Et l’extraction des métaux rares (lithium, cobalt, coltan) nécessaires aux smartphones, batteries, voitures électriques détruit des écosystèmes entiers.

Ce monde connecté que l’on présente comme essentiel repose sur une pollution invisible, mais bien réelle. Cette pollution impacte la santé des écosystèmes dont dépend notre survie.

La technologie peut-elle servir la reconnexion ? Oui, mais…

Peut-on mobiliser la technologie pour se reconnecter à la nature ? Oui, dans une certaine mesure — si elle nous invite à vivre autrement, plutôt que de nous enfermer davantage.

Des approches comme la sobriété numérique ou la low-tech tentent aujourd’hui de réconcilier innovation et sens. Il s’agit d’utiliser la technologie avec justesse : non pour remplacer l’expérience du vivant, mais pour la préparer, la sensibiliser. La technologie peut être un outil d’apprentissage, mais elle ne doit en aucun cas remplacer ou appauvrir notre capacité d’analyse, de réflexion, d’observation et d’action.

Certaines technologies immersives vont dans ce sens. Des balades sonores en forêt conçues pour stimuler l’écoute profonde. Des documentaires en réalité virtuelle qui plongent au cœur des forêts anciennes, des récifs coralliens ou des territoires menacés. Des applications de réalité augmentée qui aident à reconnaître les plantes sauvages, les constellations, les traces d’animaux…

Ces technologies peuvent être utiles, mais elles ne remplacent jamais une vraie expérience dans la nature, où l’on mobilise tous nos sens pour mieux comprendre, ressentir et intégrer la manière dont la nature fonctionne — ce que le numérique est loin de pouvoir transmettre.

On apprend plus sur le terrain qu’à travers une machine, un casque ou des lunettes connectées. Lire une fiche sur une plante ne remplace pas la sentir, l’observer, la contempler, ni voir comment le vivant interagit autour d’elle. Il en va de même pour toutes les autres espèces, animales ou végétales.

Seule l’expérience directe, engagée dans nos sens et notre corps, permet une vraie rencontre avec le vivant.

 

Revenir à la Terre : un acte essentiel dans un monde hyperconnecté

La reconnexion avec la Terre est important surtout dans une société hyperconnectée telle que l’on a connaît en 2025. En se reconnectant à la Terre, on se reconnecte à notre essence, on vit avec elle, ses saisons, ses cycles, ses tempêtes, ses éruptions, ses tremblements de terre. Elle partout, autour de nous, ce n’est pas un décor, c’est là où l’on vit.

C’est pourquoi, il faut enlever cette habitude de considérer la nature comme un décor de photo, un lieu instagrammable à la mode, c’est avant tout le monde réel dans lequel on vit et, certes, ce monde est magnifique mais pour qu’il continue de l’être, il faut remettre les choses à leur juste valeur et c’est dire non à une société qui accélère sans cesse, c’est de refuser de se laisser dicter par cette technologie. C’est surtout réaffirmer qui nous sommes, des êtres biologiques, incarnés et interdépendants avec le vivant.

 

Conclusion : réapprendre à habiter le monde

Nous ne pouvons plus nous contenter de dénoncer les dérives et l’épuisement de notre planète. Il est temps d’incarner un changement profond, de réapprendre à habiter le monde avec humilité, lenteur et conscience.

Revenir à la Terre, ce n’est pas seulement un retour aux sources, c’est un acte radical de résistance face à l’accélération folle du monde technologique et consumériste. C’est choisir de renouer avec nos sens, de ressentir pleinement le vivant, d’écouter ses rythmes, ses forces, ses fragilités.

Cette reconnexion est un engagement. Elle nous invite à prendre soin de la Terre comme elle prend soin de nous, à reconnaître notre place au sein du grand réseau de la vie, et à agir en conséquence.

La révolution dont nous avons besoin n’est ni numérique ni virtuelle. Elle est profonde, écologique — une révolution du cœur et des corps.

Elle commence, sous nos pieds, en pleine conscience.

 

Géraldine

Photo illustrative: @canva

Sources internet:

  1. Lowtechlab.org – La low tech
  2. Brigadenumerique.ca – Sobriété numérique
  3. Lemonde.fr – Derrière la déferlente des data centers
  4. Consultisenvironnement.com – Consommation data center

 

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